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Germer Walch a rejoint les rangs de l’IUT Robert Schuman en 2018. Au sein du département Information-Communication, il dispense avec entrain des cours d’expression écrite et orale. Pour rendre attractifs les sujets de ses cours (CV, lettre de motivation, storytelling, argumentation, etc.), il en « fait la publicité ». Il cherche ainsi à y mettre en pratique les enseignements des Sciences de l’Information et de la Communication. Ces derniers lui offrent le moyen de donner de la valeur et du relief à la connaissance.
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« Mettre en scène l’enseignement »
Tel un concepteur-rédacteur publicitaire, Germer Walch aborde le contenu de ses cours comme un produit qu’il souhaite rendre intéressant aux yeux de son public. « J’essaie de mettre en scène l’enseignement », indique-t-il, confiant : « La magie de la communication, c’est de créer l’enchantement. Il y a certainement un peu d’artifice dans la manœuvre, mais tous y souscrivent consciemment, pour le plaisir du jeu ». Évidemment, le savoir ne peut être réduit au « vulgaire » rang d’un produit de consommation. Toutefois, la com’ sait se montrer inventive et créative pour accrocher l’attention des étudiants et susciter l’envie.
Plusieurs étapes mènent à cet enchantement. La première : déterminer ses objectifs. Germer pense et repense ses cours en effectuant des allers-retours entre les savoirs universitaires qu’il a pour mission de transmettre et la réalité de la profession. Quelle utilité ses cours pourront-ils avoir dans la future activité professionnelle de ses étudiants ? Comment répondre au mieux aux attentes de la profession et, si possible, les dépasser ? Des questions concrètes, qui guident les orientations de son enseignement.
Impliquer les étudiants
Germer n’est pas seul pour parvenir à cela. Il co-construit ses cours avec ses étudiants du début à la fin. Cela démarre par une enquête qui leur est proposée afin de connaître les savoirs dont ils estiment avoir besoin. Si ces enquêtes semblent ouvrir davantage de questions qu’elles ne permettent d’obtenir de réponses, elles ouvrent surtout le dialogue. Les étudiants se positionnent progressivement comme acteurs et actrices de leur enseignement, et le tour est joué !
Cette coopération se poursuit en cours, puisque les étudiants ont la possibilité d’y contribuer en y ajoutant les références de leur choix. Dans le domaine de la communication, il est important pour eux de pouvoir engager des repères culturels dits classiques, notamment issus de la culture populaire. C’est une manière d’enrichir le contenu du cours et de favoriser l’assimilation en abordant des sujets qui parlent aux étudiants. C’est aussi, pour Germer, l’occasion d’élargir sa propre culture publicitaire grâce aux savoirs partagés par des apprenants au fait de l’actualité, maîtrisant les nouveaux moyens de communication et sujets en vogue. Cette collaboration, entretenue avec les étudiants, les séduit. Ils apprécient de dépasser le rôle passif du cours magistral, en participant activement à l’élaboration du cours, et ce, dès le début du semestre.
Collaboration et interaction
Claire, une ancienne étudiante de Germer Walch, raconte : « On a l’impression que le cours est construit selon nos besoins et nos attentes et, même si le contenu correspond à un programme prédéfini, il s’adapte aux étudiants ». Les étudiants sont conscients de la préparation en amont, mais aiment sentir qu’ils sont écoutés et qu’il y a une prise en compte constructive de leurs besoins. L’utilisation de Wooclap est également approuvée par ceux-ci. Germer utilise cette plateforme interactive de vote pour rendre ses cours plus dynamiques. L’auditoire est en effet invité à répondre à des questions de cours en direct, pour ensuite analyser les réponses données et les éventuelles erreurs à revoir.
La pluralité des outils utilisés par l’enseignant, ainsi que le soin qu’il met à recueillir les perspectives des étudiants rencontrent un franc succès. « Avec les différentes méthodes utilisées, M. Walch rebondira toujours sur nos réponses pour nous amener vers son cours et pour appréhender les notions importantes », précise Claire. « C’est un cours propice au débat et à l’échange, il arrive régulièrement que nous ne partagions pas le même avis et M. Walch nous invite à défendre nos points de vue, l’étudiant n’est jamais passif et c’est un point très important surtout avec les cours à distance ».
Enfin, à l’issue du cours est proposé un travail de reformulation des contenus et des détails techniques à s’approprier. La visée ? Adopter une démarche dynamique et reconsidérer le cours, pour proposer des contenus mieux adaptés à la prochaine séance.
Le b.a.-ba de la structuration
Germer se fixe des objectifs auxquels il souhaite se tenir pour imaginer ses cours.
- 1er objectif : Parce qu’il est difficile pour les étudiants de se souvenir de tout ce qui a été vu et discuté au cours précédent, il isole autant que possible un sujet à traiter sur deux heures de cours.
- 2e objectif : Entamer le cours en posant un problème auquel les étudiants sont réellement confrontés. Un exemple : comment produire un CV singulier quand toutes les personnes de la classe partagent la même expérience ? Comment, dans une lettre de motivation, parvenir à montrer son dynamisme, sa créativité et sa motivation, plutôt que de se contenter d’affirmer posséder ces qualités ?
- 3e objectif : Organiser l’apport d’information pour ne la proposer qu’au moment où elle est vraiment utile.
- 4e objectif : Donner à tout cela une tournure attrayante. Créer une certaine identité visuelle (légèrement décalée, si possible) pour son cours Moodle est un moyen de marquer les étudiants et de sortir de l’ordinaire. Y laisser transparaître la personnalité de l’enseignant humanise l’enseignement.
- 5e objectif : Provoquer l’émotion (la surprise, le défi, la fierté, etc.) en mettant en scène le cours. Ces sentiments comptent pour beaucoup dans la valeur qu’il pourra prendre aux yeux des apprenants. Une touche d’humour n’est alors pas de superflue : preuves en sont les dessins originaux que Germer croque lui-même pour illustrer ses pages Moodle.
À travers ses cours, Germer souhaite surprendre, capter l’attention et apprendre à ses étudiants à regarder les choses sous un autre angle, sans jamais négliger l’émotion et la sensibilité.
L’enseignement rend visible ; il révèle une inconnue aux étudiants. Pour en signifier l’importance, l’enseignant peut s’appuyer sur l’intérêt qu’il porte lui-même à sa discipline mais aussi chercher à mettre en scène cette révélation afin de l’enchanter.
Pour aller plus loin, consultez l’interview vidéo que Germer Walch a accordée à Safran sur le même thème : La production de ressources pédagogiques : conseils et recommandations.
Cette vidéo est également disponible sur notre page POD.